La scène politique marocaine donne une piètre impression en ce début d’année et en ce début de mandat législatif. Au lieu des chamailleries entre personnes et des réglements de compte auxquels il nous est donné d’assister chaque jour, pourquoi est-ce que cette énergie n’est-elle pas consacrée à la réflexion et à la proposition dans les domaines qui touchent l’avenir même de ce pays, comme l’éducation et la justice?
Dans sa rubrique du jeudi, le directeur du quotidien Aujourd’hui le Maroc a commis un commentaire assez pertinent à la suite du jugement rendu dans l’affaire de Ksar El Kbir. Extraits:
Quand la justice commence à veiller sur l’ordre moral dans les chambres à coucher, les salons, les fêtes familiales, les domiciles privés, cela porte un nom. C’est l’oppression. Quand la justice se mêle des relations privées entre adultes consentants qui assument leurs liens dans des espaces non-publics, cela a un nom, aussi. C’est l’asservissement. Le juge est, peut-être, indépendant mais le citoyen est libre. La vocation de la justice est de protéger la société contre toute dérive fasciste. Elle doit, également, protéger les libertés individuelles dans leur entièreté et non pas, comme dans ce triste cas, céder au chantage et à la pression illégitime des intégrismes.
Le même jour, le quotidien L’Economiste, publiait un article sur l’utilité de la réforme entreprise dans l’éducation. Extraits:
Le bilan de la réforme initiée en 1999, et pilotée par la Cosef (Commission spéciale Education et formation), est désolant, …, Même si l’accès à l’école a été généralisé pour les tranches d’âge de 6 à 11 ans (jusqu’à 100% dans certaines villes comme Casablanca, Rabat et Marrakech), les taux vont en s’amenuisant à fur et à mesure que l’on avance dans les tranches d’âge. De 12 à 14 ans, par exemple, le taux passe à 74,5%. De 15 à 17 ans à 48%, et de 19 à 23 ans à seulement 12%. Alors que dans d’autres pays ce dernier taux est bien plus élevé. Il est de 36% en Tunisie, de 24% en Algérie et de 43% en Europe… Concernant l’abandon scolaire, le constat est amer. Plus de 380.000 enfants ont quitté l’école avant l’âge de 15 ans en 2006.