Histoires du SIEL

Merci aux visiteurs, nombreux, de notre Stand au SIEL. Parmi eux, Abdelkrim Bennani, ponctuel, svelte, élégant, agile. La discussion porte sur les années du Lycée Moulay Youssef que nous avons fréquenté tous deux, à quatorze ans d’écart. Il se souvient du Professeur de mathématiques, sévère et factieux, qui l’appelait Ben-Nani, tout simplement parce que le professeur s’appelait Nani.
Lycée Moulay Youssef du défunt prof de philo Nourddine ? Son épouse, influenceuse bien branchée, qui joue la candide et achète le livre pour son fils.

Mais Nani éveille en moi un autre souvenir. Avec une jeune femme originaire de Figuig, nous évoquons Dar Nani, la maison d’hôtes où j’avais logé lorsque j’ai visité cette ville située à la frontière de tout. Comble du hasard, cette jeune femme est l’amie d’un ancien collaborateur émigré à Montréal où j’ai rencontré la fille d’un écrivain militant marocain qui présentait son livre dans le stand mitoyen au nôtre.
Un autre jour c’est un ancien diplomate français qui se souvient de l’idée de Hassan II d’adhérer à l’Union européenne. Cela tombe bien, cette annonce figure dans l’introduction de mon nouveau livre. J’avais connu ce diplomate quand je m’occupais des changements climatiques. C’est là aussi où j’avais rencontré une certaine Teresa Ribera devenue ministre espagnole. Une amie qui s’est gentiment proposée pour rédiger la préface de ce livre.
L’actuel ambassadeur à Washington me rappelle que l’Accord de libre échange avec les Etats- Unis fêtera bientôt son 20e anniversaire. Oui je m’en souviens !

Mais je dois reconnaître que mes souvenirs et mon réseau ne parlent pas aux jeunes d’aujourd’hui. Et ils ont raison de vouloir construire les leurs.
Des centaines de jeunes ont envahi le SIEL à la recherche de la signature d’un écrivain. Dans d’autres stands, de grands auteurs s’ennuient devant leurs livres dont seulement les amis demandent la dédicace.
L’écrivain qui a provoqué l’hystérie s’appelle Oussama Mouslim, Saoudien, auteur de plusieurs romans à succès. Mes amis et moi, nous ne le connaissions pas.