Lors de deux événements organisés au SIEL, deux jeunes marocains, Hind Ch. et Zakarya B. se sont exprimé en public de manière claire et ont suscité l’admiration de l’assistance.
Hind et Zakarya sont des lauréats de Connect Institute, deux bénéficiaires parmi des centaines d’autres qui ont acquis cette aptitude à parler clairement, en arabe comme en langue étrangère. Ce qui doit être normal est devenu un exploit. Il suffit d’écouter les émissions des radios pour se rendre compte de la pauvreté et de la confusion du « langage » utilisé.
Parler clair n’est pas chose évidente. A tel point que l’Académie Royale d’Espagne consacre tout un projet à cette problématique. Ce projet est appelé Lenguaje claro (Langage clair) dont une réunion s’est tenue à Madrid le 21 mai, en présence des autorités et représentants des pays hispanophones.
Les objectifs de ce projet se résument ainsi : « Renforcer les droits fondamentaux de tous les citoyens, y compris le droit de comprendre, et contribuer à garantir que tous puissent en jouir et les exercer grâce à l’accessibilité de la langue. Promouvoir la participation citoyenne à la vie publique et promouvoir l’égalité, l’inclusion et la justice sociale. Faciliter l’accès à l’information publique. »
L’intérêt pour l’expression claire et structurée ne date pas d’aujourd’hui. Quintilien, éducateur et grand maître de la rhétorique de l’époque romaine est connu pour avoir créé le buzz autour de cette question. Né en Espagne en l’an 35 et mort à Rome en 96, Quintilien avait écrit : « Comme, lorsque l’on élève un édifice, il ne suffit pas de rassembler des pierres, du bois et tout ce qui sert à bâtir, mais qu’il faut aussi de l’art pour disposer et placer ces matériaux. De même, en parlant, l’abondance des idées ne fournirait qu’un amas confus, si cette même disposition ne les ordonnait, ne les rapprochait et ne les enchaînait. »