Quitter l’Avenue (Boulevard?) Fal Oul Oumeir, artère principale du quartier d’Agdal, ses magasins de luxe, de franchises, ses rues encombrées de voitures, sa circulation impossible… Comment ne pas s’interroger sur le retard pris dans l’organisation du stationnement dans ce quartier, où l’anarchie et les risques nés de la gratuité portent plus de tort que le paiement raisonnable du parking…
Passer devant le nouveau siège de l’Université, flambant neuf, anticipant sur la prospérité encore hypothètique de l’université marocaine… Pénétrer dans le petit jardin derrière la Cité Universitaire, admirer la verdure née des dernières pluies, s’étonner de voir que d’anciens partenaires de tennis continuent de pratiquer et s’interroger: le temps ne se mesure-t-il pas de la même manière pour tous? Déboucher sur l’Avenue Addoustour, nouvellement baptisée Imam Malik, depuis que celle qui portait ce nom est devenue avenue Mohamed VI.Longer les remparts du Palais Royal, jeter un coup d’oeil à l’intérieur par les portes, sans entrer, puisque l’accès est interdit depuis les attentats de mai 2003. Traverser prudemment (aucune signalisation pour piétons) devant la Porte des Zaers et admirer le Chellah. Une merveille isolée au flanc de la colline au bord du Bouregreg. S’étonner devant le nombre de cars de touristes dans le parking. N’ont-ils pas été informés de la crise et de la chute des indices Nikkei et Nasdaq?Passer devant le bâtiment des Affaires Etrangères, se souvenir que sa plus belle salle porte le nom de celui qui a été le premier ministre des affaires étrangères à l’indépendance. Sur la gauche le bunker, depuis les attentats, sur la droite la rivière qui continue sa course vers l’océan au milieu des travaux gigantesques dont tout le monde espère le succès sans ignorer les risques.Traverser encore plus prudemment le carrefour et se diriger vers Hassan. La rivière est toujours à droite, mais à gauche se dressent le mausolée Mohamed V, puis la tour, impériale, majestueuse…Flaner dans le parc rénové à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance avant d’emprunter les marches qui descendent vers les berges de la rivière, si soigneusement aménagées. Marcher le long du Bouregreg, sans faire attention au bruit des pelleteuses et en regardant en face la Kasbah des Oudaya (Ouday en amazigh signifie juif) point de chute des réfugiés andalous musulmans du 15ème siècle.Traverser l’avenue pour pénétrer dans la médina, rue des consuls, en admirant les objets d’artisanat sans cesse améliorés. Une boisson fraiche après une heure passée de marche? Pas moyen, le matin, les réfrigérateurs ne fonctionnenet pas encore…Passons.Un petit détour par Laalou puis Chouhada. Se recueillir quelques instants en pensant à toutes les choses qu’on aurait pu encore se dire…Entamer le retour en passant devant la mosquée Obera, oeuvre discrète des Andalous chassés d’Espagne en 1609 et rénovée depuis; puis prendre l’avenue Legza- Mohamed V en ligne droite. Se souvenir de l’état de décrépitude dans lequel se trouvait cette partie de la ville et se réjouir des aménagements piétonniers tout en regrettant les détritus et le désordre dans l’affectation des magasins.Passer sous les arcades de ce qui a été pendant de nombreuses années la principale avenue de la capitale, réaménagée depuis quelques temps, mais déjà des signes de fatigue se font jour. Les beaux bâtiments, la Poste, la Banque, la Gare en rénovation, au loin à gauche l’imposante cathédrale, en face la Mosquée Assounna…Les deux heures se sont écoulées. Après l’effort : la Pause Gourmet. Une crêperie, située juste en face de l’hôtel Terminus, qui fait des crêpes authentiques à des prix raisonnables et dans un cadre tranquille et convivial.