Le parti de l’USFP fêtera en septembre 2009 le cinquantième anniversaire de sa constitution. C’est pour ce parti central de la scène politique marocaine l’occasion de faire un bilan et de dresser l’état des lieux. J’espère que l’actuelle direction fera le nécessaire pour célébrer cet anniversaire avec lucidité et clairvoyance.
Pour ma part, en tant que militant de ce parti depuis de nombreuses années, un militant qui a tant donné et qui a tant reçu de ce parti, le constat est alarmant et triste : la situation n’est pas reluisante. La combativité des années 60 est perdue. Le lustre des années 70 et 80 est terni. La position dans la société des années 90 est érodée. La solidarité interne est émiettée. Les structures locales sont en panne et les relais ne fonctionnent plus.
Si l’objectif bien compris de chaque parti est d’arriver au pouvoir, l’USFP a durant des années fait croire que cela ne l’intéressait pas. Ce parti a longtemps fait son travail d’opposition, sans concession, en protestant, en critiquant et en répétant le fameux slogan : les sièges ne nous intéressent pas.
Mais au contact du pouvoir, la transformation appropriée n’a pas eu lieu et le revirement a été fatal. Associé aux commandes, de manière très limitée et contrôlée, à la faveur d’un compromis de transition, le parti de l’USFP ne se battait plus que pour se maintenir, que pour ne pas se faire exclure, aussi réduite que pouvait être la parcelle de pouvoir qui lui était attribuée. A défaut d’exercer le pouvoir, ses représentants ne visaient plus qu’à s’y maintenir.
Mon vœu pour 2009 est que cette situation se clarifie et que les conséquences soient tirées, pour qu’une véritable alternative soit proposée. Sans nuisance ni complaisance.Que l’USFP, élargi, rénové, devienne un parti qui n’est pas là pour rassurer, mais pour assurer la mission de parti vigilant contre les excès et les dérives, un rôle d’avocat des catégories sociales exclues, de porte-parole des élites attachées au développement et à la modernisation de leur pays. Un parti défenseur de l’option social-démocrate qui démontre chaque jour, partout, qu’il est possible de présenter une offre politique structurée capable de sauver le Maroc du danger intégriste réactionnaire et de la dérive mafieuse.