Le premier débat entre les deux prétendants à la maison blanche ne va sans doute pas marquer l’Histoire des débats politiques. La crise économique et financière, au lieu de faire émerger l’audace, a favorisé la prudence de la part des deux candidats.
Ce débat qui intéresse le monde entier et pas seulement le peuple américain a jeté néanmoins de la lumière sur bon nombre d’aspects qui conditionnent l’avenir de la planète.
Chacun sait que, sur le plan interne, les engagements électoraux ne valent que pour gagner des voix, rassurer des catégories ou s’assurer de nouveaux soutiens. Mais pour l’étranger, à travers les discours, les phrases, élaborés minutieusement par des staff d’experts chevronnés, des tendances peuvent se dégager.
Ainsi sur la question énergétique, placée par les deux candidats au sommet de leur préoccupation, les contrastes ne sont pas bien clairs et les clivages pas très nets, contrairement à ce que l’on pouvait croire.
En fait, en revenant au verbatim du débat publié par « Le Monde », on trouve plusieurs points de convergence entre les deux candidats, avec à la base : le souci de l’indépendance par rapport au pétrole importé, notamment du Moyen-Orient. Ainsi, les pays de cette région du monde, devraient saisir cette indication pour se construire une économie indépendante de l’exportation du pétrole et de l’argent facile.
Autre enseignement : les énergies renouvelables ne font plus l’objet de moqueries comme par le passé et sont, bien au contraire, prises très au sérieux par les deux candidats. Un message que doivent décrypter les dirigeants de notre pays, riche en ressources solaires et éoliennes…
Obama :
Il nous faut une indépendance énergétique. Je propose un plan qui nous permettrait en dix ans de ne plus être dépendants du pétrole du Moyen-Orient grâce à l’augmentation de la production aux USA. Mais plus important en commençant à investir dans des énergies alternatives. L’énergie solaire, l’énergie éolienne et les biocarburants. Il faut travailler sur la conception de voitures qui soient plus économes en carburant, ici, aux Etats-Unis, dans l’Ohio et le Michigan plutôt qu’au Japon et en Corée du sud.
Il nous faut également un nouveau réseau électrique national pour disposer des nouvelles sources d’énergie pour les gens qui en ont besoin.
Je veux m’assurer que nous étudions le domaine de l’énergie afin de ne plus être dépendant du pétrole étranger.
Mc Cain :
On envoie 700 milliards de dollars par an à l’étranger vers des pays qui ne nous aiment pas beaucoup et il y a parfois un peu de cet argent qui finit dans les mains d’organisations terroristes. Il nous faut avoir l’éolien, l’énergie marémotrice, le solaire, le gaz naturel et de nouveaux carburants pour les voitures et tout le reste. Il nous faut des forages off-shore et la puissance nucléaire. Le sénateur Obama est contre le stockage et le traitement des déchets nucléaires. En fait on peut créer 700 000 emplois en construisant 45 nouvelles centrales nucléaires d’ici 2030. L’énergie nucléaire n’est pas aussi importante que notre dépendance au pétrole étranger mais il en va de notre responsabilité puisqu’il s’agit de changement climatique.
Ce n’est pas juste un problème entre la Russie et la Géorgie. En fait c’est très étroitement lié à l’énergie. Il y a un gazoduc qui va de la mer Caspienne, qui passe par la Géorgie et ensuite passe par la Turquie. Bien sûr, on sait que les Russes contrôlent d’autres sources d’énergie qu’ils distribuent en Europe.
Obama
Il s’agit de la question de l’énergie. La Russie renaît d’une certaine manière et Poutine se sent puissant grâce aux pétrodollars comme l’a dit le sénateur McCain. Cela veut dire que nous qui sommes l’un des plus grands consommateurs de pétrole –25 % de la production mondiale- devons avoir notre propre stratégie énergétique, non seulement pour faire face à la Russie mais également faire face à de nombreux Etats voyoux dont nous avons parlé : Iran et Vénézuéla. Cela veut dire augmentation de la production nationale et forages en off-shore. Mais nous n’avons que 3 % des ressources en pétrole dans le monde alors que nous consommons le quart de la production mondiale. C’est difficile de trouver une bonne solution à ce problème. Il faut donc se tourner vers des énergies nouvelles : solaire, éolien, biocarburants et oui, l’énergie nucléaire, les technologies sans charbon. Vous savez mon plan vise à investir beaucoup d’argent dans les 10 ans à venir pour cela. Je crois que le sénateur McCain et moi sommes d’accord sur le fait que l’énergie est un sujet important. Mais comme l’a dit le sénateur McCain, il faut voir ce que nous avons fait par le passé. En l’espace de 26 ans le sénateur McCain a voté 23 fois contre ces nouvelles énergies, le solaire, l’éolien et les biocarburants. Donc, il faut joindre les actes à la parole lorsqu’on parle d’indépendance énergétique. Parce que cela va être sûrement être essentiel pour notre économie. Les gens souffrent à la pompe et l’hiver approchant, pour se procurer du fuel pour se chauffer. Il en va de notre sécurité nationale sans oublier le changement climatique.
Mc Cain :
Le forage off-shore c’est aussi très important. Cela sert de passerelle. On sait que si l’on fore en mer et qu’on exploite ces réserves, cela nous aidera au moins pendant un certain temps et soulagera notre dépendance. Je pense que cela aura une incidence importante sur le prix du baril. … J’ai toujours voté en faveur des énergies alternatives. D’ailleurs personne ne peut être contre.