Certains médias et observateurs étrangers ont mis l’accent bien avant le scrutin du 7 septembre sur un point essentiel de la vie politique marocaine. Le roi, démocrate certes, est-il disposé à partager le pouvoir et à admettre l’existence de contrepoids ? Certains de ces observateurs, de bonne foi peut-être, allaient même jusqu’à gonfler l’influence du PJD dans le seul but de le voir jouer un rôle dans ce qu’ils appellent une démocratisation plus avancée du Maroc.
La réalité marocaine ne conforte d’aucune manière cette vision. Pour deux raisons principales.
Premièrement, le « parti islamiste modéré » n’a jamais déclaré son intention de réformer les prérogatives royales. La question institutionnelle ne figure d’ailleurs pas sur son agenda et n’est apparue nulle part dans sa campagne électorale. Bien au contraire, il est même en retrait par rapport à d’autres partis sur ce volet.
Deuxièmement, le Maroc sort à peine de quatre décennies de confrontation, où la préoccupation pour le développement et la modernisation était absente. Huit ans après l’accession de l’actuel roi au trône, et dans un contexte régional incertain, le soutien des partis à une monarchie exécutive est encore indispensable pour la poursuite des réformes et pour sortir le pays du sous-développement.
L’intérêt du pays réside dans le renforcement de la monarchie. Les actions menées par l’actuel roi vont dans ce sens.
Avec des partis politiques qui jouent pleinement leur rôle, et sans entraves, dans l’encadrement de la société, la stabilité sera assurée et le rééquilibrage des pouvoirs s’imposerait alors de lui-même…