Au lendemain du tremblement de terre d’Agadir plusieurs grands noms de l’architecture se sont portés volontaires pour construire de nouveaux bâtiments dans la ville sinistrée. Des immeubles, des logements individuels ont été dessinés et réalisés. Mais aussi des lieux publics, dont la municipalité, un collège, la caserne des pompiers et … la Poste Centrale. Des bâtiments, dispersés dans la quartier de la Ville Nouvelle, qui ont contribué à donner à cette ville une image, un cachet, un lien avec la vie et la modernité.
Cela n’a pas duré trop longtemps: des logements de particuliers sont régulièrement « rénovés» comme nos bâtisseurs savent si bien faire en créant des magasins, en ajoutant des balcons, en ajoutant même des niveaux supplémentaires. Je me souviens de la tristesse d’une professeure architecte espagnole visitant cette ville et se lamentant devant la destruction d’une boîte aux lettre incrustée dans le béton. Quelle serait sa réaction aujourd’hui en passant dans le centre ville et en constatant le saccage auquel est livrée la Poste centrale?
Agadir ville martyre méritait-elle un sort pareil? N’ya-t-il pas assez d’espace ailleurs pour reconstruire de nouveaux bureaux pour les sevices de la Poste si les besoins le justifiaient? Qui a donné l’autorisation pour un tel massacre?
Le Club Nadi Al Madina que j’ai eu le plaisir de fonder dans cette ville il y a maintenant 17 ans, avec Tariq Kabbage, l’actuel maire de la ville, s’était fixé pour un des objectifs de valoriser ce patrimoine architectural unique, seule consolation des gadiris dans leur malheur à la suite du terrible séisme qui avait frappé leur ville.
On me dit que Tariq Kabbage s’est offusqué de ce qui se passe et que les travaux seraient arrêtés. Mais le crime est déjà commis. Contacté et mis au courant, le ministre de tutelle n’était pas au courant. Il a promis de se saisir du dossier