La ville de Tanger, et avec elle le Maroc, n’a pas été retenue pour abriter l’exposition internationale de 2012. Une ville coréenne moins attirante, moins historique, moins bien placée géographiquement, lui a été préférée. A qui la faute ? La campagne marocaine a été menée dans de bonnes conditions, les soutiens internationaux étaient de taille. Le Maroc aurait été certainement capable de construire les infrastructures à la mesure de cette manifestation.
L’explication de ce nouvel échec ne réside pas dans ces détails. Elle réside à mon avis dans le classement de notre pays sur le plan du développement humain qui va être publié demain par les Nations Unies. Nous étions au 123ème rang l’an dernier. Sans préjuger du classement IDH (Indicateur de Développement Humain) de 2007, il est clair que nous ne gagnerons pas beaucoup d’échelons en une période aussi courte. Les organisateurs des grands évènements internationaux, aux enjeux financiers et économiques importants n’aiment pas le risque. Ils préfèrent miser sur les valeurs sûres. Quand dans un pays l’analphabétisme est encore élevé, quand la mortalité infantile fait encore des ravages, quand les fillettes sont encore exclues de la scolarisation, quand tant de signes de fracture sociale sont reconnus et persistants, il n’y a pas de tranquilité à avoir pour les organisateurs. Nous aimons notre pays, nous critiquons ses défaillances, nous reconnaissons nos retards, nous travaillons pour trouver des solutions à ces maux qui rongent notre société. Nous croyons en notre avenir et en notre capacité à dépasser cette situation héritée d’un passé tourmenté… Mais les étrangers, eux, ne sont pas tenus d’avoir le même sentiment de confiance que nous…Nous avons le coeur, ils ont la raison.