A 1300 m d’altitude, l’autoroute et les enfants.

A 1300 mètres d’altitude.
Une station service, une aire de repos, sur une autoroute reliant nos deux villes les plus touristiques. En plein monde rural montagnard.
Sur le parking, jaillissent des nuées d’enfants, garçons et filles. Emmitouflés dans des vêtements qui révèlent leur statut social. Le teint du visage, du même bronzage recherché dans les stations de ski, indique une exposition prolongée au froid.
Ils se faufilent entre les voitures, qui sont pour la plupart en cette période, des voitures haut de gamme.

Avant ils étaient moins nombreux et ils venaient vendre des oeufs ou des bouquets de thym.
Maintenant, ils font autre chose.
Ils mendient.
Ils insistent. Ils racolent.
Ignorés, ils reviennent à la charge.

Deux responsables de la station sortent de leurs locaux. Ils chassent les enfants comme on chasserait des mouches qui importunent en pleine sieste.

Je m’en mêle.

Que font tous ces enfants ici ?

  • Ils nous créent des problèmes.
  • Quel genre de problèmes?
  • Ils volent dans les voitures laissées ouvertes. Hier, ils ont volé un téléphone dans une voiture. Le propriétaire est venu se plaindre à nous.
  • Ils ne vont pas à l’école ?
  • Non, ils ne veulent pas y aller.
  • D’où viennent-ils ?
  • Des douars de la montagne.
  • Comment font-ils pour arriver jusqu’ici ?
  • Leurs parents les amènent.

Je remonte dans ma voiture et repars. La tête plein de questions.