Assainissement

Ce titre évoque une période sombre de la vie politique marocaine de la fin du siècle dernier. Assainir était devenu d’un jour à l’autre le maître mot des responsables de l’époque, plus précisèment du principal d’entre eux, Basri, qui pour régler des comptes et détourner l’attention avait inventé ce concept pour s’en prendre aux entrepreneurs et hommes d’affaires qu’il avait en ligne de mire. Cela avait mal tourné et les choses étaient retourné à la « normale »!

Ce n’est pas de cela qu’il s’agit ici. Mais d’assainissement des eaux usées. Le grand problème, encore un!, du Maroc. Seulement 5% des eaux usées au Maroc sont traitées. Nous sommes en queue de peloton des pays de notre niveau de développement. C’est d’ailleurs ce retard qui est à l’origine des autres, comme dans le domaine de la santé publique par exemple. Car les 95% non traitées sont rejetées dans la nature pas loin des agglomérations provoquant toutes sortes de maladies.

Dans un pays qui connaîtra bientôt le stress hydrique grave (moins de 700 m3 par habitant et par an), il est aujourd’hui intolérable, inexplicable, que ce retard persiste.

En Tunisie, un objectif est annoncé, affiché et rappelé par tous les responsables. Les 200 millions de m3 des eaux usées du Grand Tunis seront traitées d’ici 2015 de manière telle qu’elles fourniront de quoi irriguer 33 000 Ha de terres agricoles.

Cela a un coût bien sûr. Mais l’eau, de plus en plus rare, a-t-elle un prix?

A l’image des slogans: 10 millions de touristes d’ici 2010, les centaines de Km d’autoroutes d’ici je ne sais plus quand, pourquoi pas un objectif de 400 millions d’eaux usées traitées et réutilisées d’ici 2020?

L’argent? Oui, il existe. Il n’y a qu’à réorienter une partie des milliards de Dh prévues pour construire des barrages qui, tous les experts le savent, n’auront pas d’eau à recueillir dans les années qui viennent.

A quand le véritable assainissement?