Avant de passer à autre chose

Tout est maintenant sur les rails pour une expérience gouvernementale nouvelle. L’équipe dirigée par El Fassi a eu, il faut le reconnaître, tous les éléments d’un baptême houleux. Surtout dans les relations de notre pays avec son voisinage. Tout d’abord la visite du président Sarkozy et son parasitage avec le mandat d’arrêt international lancé par le juge Ramaël.

Puis la visite du Prince héritier d’Espagne, plus culturelle qu’économique, mais parasitée par le saut de Juan Carlos à Sebta et Melilia et par les menaces du juge Garzon. Mais il n’y a pas que cela. La confection puis l’exécution d’un budget 2008 conditionné par la flambée du prix du pétrole et par les attentes sociales de plus en plus grandes et la recomposition à l’oeuvre du payasage politique marocain, sont aussi des épreuves auxquelles l’actuel gouvernement aura à faire face.

A la différence du précédent, le gouvernement d’El Fassi est un gouvernement qui est né du respect tant revendiqué de « la méthodologie démocratique », pour utiliser la terminologie à la mode. Il devrait être par conséquent jugé avec moins de mansuétude que le précédent. Dans de nombreux domaines, la déclaration votée au Parlement reprend certaines des promesses qui ont figuré dans le programme de l’Istiqlal. L’incohérence n’est donc pas à chercher du côté de ce parti. Mme Bennani Smires, présidente du groupe Istiqlal ne s’est pas privée de le rappeler à tous ceux qui ont préféré négocier les postes au détriment du contenu.

Ce qui m’encourage à annoncer qu’en tant que membre de l’équipe chargée du programme 2007 du parti, j’avais pris l’initiative de rédiger une note qui a été remise au premier secrétaire de l’USFP dès la désignation du nouveau premier ministre. Dans cette note étaient rappelés les principaux engagements pris devant l’électorat marocain par le parti, et qui devaient orienter l’architecture du gouvernement. Mais surtout, il y était rappelé l’exigence de l’amélioration de la gouvernance traduite dans des mesures concrètes et découlant de l’expérience de l’exercice gouvernemental, comme un préalable au succès dans le lancement des nouvelles réformes.