Biadillah, le complot et la question

Je ne sais par quel hasard je suis tombé sur cet intéressant article du leader du PAM, Cheikh Biadillah! Pour une fois qu’un dirigeant politique s’exprime par écrit, l’initiative est louable. Intitulé la Patrie et le Complot, l’article est destiné à mettre en perspective les événements qui ont occupé la une de nos médias ces dernières semaines. Dès le titre, on devine facilement que l’auteur met sur le compte du complot contre la patrie aussi bien le sondage sur la popularité du roi, le mouvement MALI, que les réactions qui ont suivi la publication du bulletin de santé du roi.

Justifiant son intervention par le sentiment qui le gagne par « la désertification que connaît l’espace public de tout débat » et par « le renoncement des élites à leurs diverses missions », Biadillah réagit en mettant ce complot sur le compte de milieux aussi divers et variés que les intégristes animés par l’utopie du Califat, les partisans des doctrines chiites, Wahhabites et Bahaii obéissant à des agendas étrangers, les séparationistes, ou encore les prosélytes chrétiens…

Mais à ce mélangé explosif, l’auteur ajoute une catégorie pour le moins bizarre. Celle des missionaires de l’ère de la Darija et de la disparition de l’arabe classique et ceux qui veulent utiliser les caractères latins pour la langue Amazigh soeur de l’arabe.

Pour faire face à ces comploteurs, Biadillah cite Althusser pour justifier le recours de l’Etat à la répression légitime à travers police et tribunaux, dans un contexte caractérisé, est c’est là que ça devient intéressant, par « l’effrayante panne des appareils idéologiques de l’Etat »: sans école publique efficace, sans moyens de communication ouverts sur les préoccupations populaires, sans production intellectuelle, dans une société gagnée par l’individualisme…

Pour conclure, en espérant provoquer les esprits, Biadillah pose la question: comment faire face au complot, en préservant notre authenticité et en nous appropriant les valeurs universelles?

Le débat est ouvert!