Ce Maroc de février 2008

Le Maroc est diversement préoccupé en ce mois de février 2008.

Une partie est déçue, triste, choquée, parfois même abattue, par le jugement sévère rendu à l’encontre de ce jeune ingénieur, Fouad Mourtada, pour s’être amusé avec son ordinateur sur Facebook, un réseau social qu’une infime minorité de ce pays connaît.

Une autre partie, plus grande, est secouée, inquiète, dubitative, par le coup de filet sécuritaire réalisé par les forces de l’ordre contre une quarantaine de présumés terroristes, parmi lesquels se trouvent des hommes politiques qui passaient pour des ordinaires.

Encore une autre partie, mobilisée, celle-là, par des islamistes, dits modérés, en faveur de la défense de la morale. Une mobilisation qui cherche bien entendu à se baser sur un sentiment de préoccupation que nous sommes tous sensés développer face à la dérive amorale que connaîtrait notre société! Une campagne qui compte parmi ses dirigeants une personne qui croit pouvoir prédire la disparition prochaine de San Francisco sous le poids des pêchés de ses homosexuels!

Comment ne pas, dans ces conditions, se rappeler ce qui se passe ailleurs, ou encore ce qui s’est passé déjà chez nous. Oui, lorsque l’on se laissait focaliser toute l’attention sur tel ou tel sujet quand les véritables problèmes de fond s’accumulaient, s’aggravaient et les écarts sociaux s’approfondissaient!

Pour ne pas retomber dans les mêmes travers, et sans oublier ni négliger les entorses aux libertés qui sont commises et qu’il faut dénoncer avec force, et pour montrer que la capacité de réaction existe, une initiative est lancée pour attirer l’attention sur un problème où se mêlent injustice, exclusion, obscurantisme où l’enjeu est l’avenir, l’existence même de ce pays. Le problème de l’éducation. Oui, nous devrions tous en faire une fixation, une obsession. Il nous faut être nombreux à demander que les politiques, que toute la société s’occupent sérieusement, enfin, de l’éducation dans ce pays…