Démo

Les mots comptent-ils vraiment? Leurs origines, leurs significations qui différent?
Prenons-en un: RESPONSABLE.


Voici la définition qu’en donne le Littré:
« Qui répond, qui est garant de quelque chose ou de quelqu’un. Être responsable envers quelqu’un. »
C’est clair! Mais de nos jours, et surtout chez nous, ce n’est plus vraiment cela. Etre responsable, c’est tout simplement être chef. C’est à dire, diriger, commander, avoir un tampon sur un bureau. Quant à répondre: cela dépend quand, avec qui et dans certaines conditions.

Pour être fixé sur le sort de ce mot, d’une langue étrangère, qui, donc, ne nous engage pas beaucoup, voyons son équivalent en langue arabe: MASSAOUL.
La racine de ce mot provient du verbe: SAALA, donc interroger, demander.
La démo est faite: ici, on nous demande. On ne répond pas!

Les mots jouent souvent de mauvais tours, même aux plus grands des auteurs. Prenons par exemple le roman « Désert », du prix Nobel de littérature 2008 JMG Le Clézio. L’histoire de ce roman se passe en grande partie au Maroc, dans les régions du Sud, au début su siècle passé. (A telle enseigne que cela pourrait servir pour renforcer la position marocaine, mais ce n’est pas le sujet). L’auteur relate des épisodes de lutte du Cheikh Maa El Ainine, contre l’occupant étranger et à plusieurs reprises il traduit mot à mot le nom de ce grand personnage ainsi: l’eau des yeux.
En fait le mot Al Ain en arabe ne signifie pas seulement œil, mais aussi source. Et au Sahara, quiconque vous interrogerez sur le sujet vous le confirmera. Mieux encore, lorsque l’on veut railler un des descendants qui ne fait pas honneur à la réputation et droiture de ce grand homme, on dit qu’il s’agit de l’eau des égouts, par opposition à l’eau des sources…
Mais les besoins du roman autorisent bien quelques écarts….