Leadership à l’USFP: le véritable problème

La semaine qui commence pourrait être décisive pour l’histoire de l’USFP. Si l’on avait une vie politique structurée, on aurait assisté à des débats, à l’affrontement d’idées et surtout à l’incarnation d’orientations précises pour l’avenir par diverses personnalités de ce parti. Bien sûr, il y a l’apparition par-ci, par-là, de textes, d’appels, de communiqués…Des militants sincères, pour la plupart, s’ingénient à trouver les mots justes pour mobiliser et dépasser la crise. Mais à la lecture de cette littérature, il n’y a rien de bien nouveau. Les bonnes intentions ne font pas le poids face aux rancunes, aux divisions, aux frustrations.

Quelques mois avant la tenue du 7ème Congrès de l’USFP, en octobre 2004, un groupe de militants avait fait l’effort de rédiger un document en sept axes pour enrichir le débat. Ce groupe pensait, sérieusement mais peut-être trop naïvement, que l’heure des idées était venue et qu’enfin, au sein du parti, six ans après le changement qui devait suivre la participation au gouvernement, place pouvait être faite aux porteurs de projets et de vision. Rien de cela ne se produit. Le document a bien entendu été exploité pour alimenter et embellir les textes cuisinés à la traditionnelle, mais à l’heure des décisions importantes, les réflexes du passé ont vite repris le dessus. Aucun renouveau n’eut lieu, bien au contraire. Une occasion manquée qui marque le début de la descente aux enfers du 7 septembre.

Ce rappel n’apporte rien de nouveau. J’en conviens. Car le diagnostic est maintenant connu de tous. Le véritable problème n’est pas là. Il n’est pas dans la recherche, uniquement, des responsables qui ont conduit à cette situation. Le problème c’est l’absence de relève au sein de ce parti. Où sont les femmes et les hommes capables, aujourd’hui, de rassembler, de mobiliser à l’intérieur et de jouer les intermédiaires lucides et positifs avec les autres composantes du champ politique marocain? Ils existent certainement. Mais par quels mécanismes organisationnels, incontestables et transparents, pourraient-ils émerger?Ceux qui ont conduit à la crise d’aujourd’hui accepteront-ils de laisser le jeu de la concurrence ouverte des projets se faire pour leur trouver des successeurs?

Si, au cours, du Conseil national du 11 janvier, une décision importante devait être prise, c’est bien celle d’organiser le 8ème congrès selon de nouvelles méthodes pour en faire le congrès de la véritable refondation.