Au moment de la préparation du programme électoral de l’USFP, l’équipe restreinte en charge de son élaboration avait décidé de rompre quelques barrières et de s’engager dans une sorte de lobbying sur le contenu auprès de la presse influente et d’autres catégories, comme le patronat, ou les ONG. Des questions simples, très simples, lui ont été alors posées, reprises d’ailleurs dans des éditoriaux, de Tel Quel et de l’Economiste (édito du 18 juillet, avez-vous l’URL ?).
Tous deux avaient souligné les caractéristiques de faisabilité, d’innovation et de cohérence de ce programme, mais posaient, pour résumer, deux questions : 1- Quelles sont les garanties de prise en compte de ce projet dans le programme du prochain gouvernement si l’USFP en faisait partie. 2- Est-ce qu’il y aura adéquation entre profils et missions pour sa réalisation, ou alors est-ce qu’il y aura continuité dans le casting gouvernemental ?
L’équipe répondait qu’elle faisait le pari de la bonne foi et de la volonté de changement.
En effet, il était temps pour le parti de sortir du partage qui y prévalait entre ceux qui développaient des idées, menaient la réflexion et écrivaient des textes d’un côté et ceux qui se chargeaient, de l’autre côté, de se placer et de récolter les fruits de ce travail. En quelque sorte, cette équipe se disait qu’après tous les départs de compétences qu’a connus ce parti, il devrait y avoir volonté d’abandonner, enfin, le schéma suicidaire suivi jusqu’à présent : d’un côté les jetables et remplaçables quelles que soient leurs compétences et de l’autre les inamovibles, les indispensables quels que soient leurs défauts !
En fait, cela posait une question à laquelle il était difficile d’échapper : Comment ce parti peut-il continuer à vivre s’il ne trouvait à proposer aux postes de ministres dans le gouvernement de 2007 que ceux-là mêmes qui étaient déjà aux postes en 1998 ? Quelle autre preuve de stérilité et de sclérose pouvait-on apporter ! Que d’eau allait-on verser au moulin des ennemis et adversaires !
Pendant la campagne électorale, les candidats et les militants ont eux aussi été interpellés sur cette question. L’échec de deux ministres et de cinq membres du bureau politique avait aussi une signification claire.
Le conseil national, appelé à se pencher sur la débâcle du 7 septembre, n’avait d’ailleurs pas dit autre chose. Participation, oui. Mais avec renouvellement, efficacité, visibilité et proximité. Le mandat était clair. Il ne pouvait être trahi !
L’issue de la négociation, achevée ce jour, donne la réponse aux questions posées par les éditorialistes et les électeurs. Il y a eu renouvellement partiel. Trois sur les cinq ministres du gouvernement sont nouveaux.
Mais sur le volet du contenu, des secteurs qui étaient sensés redonner au parti les possibilités de renforcer son implantation, il n’y a eu aucune avancée. Au contraire. J’y reviendrai plus en détails demain…