Ruines

Dans le billet précédent, je laissais réagir mon côté optimiste à la suite de la réunion du Conseil national de l’USFP. Cette réunion a eu le mérite en effet de sauvegarder l’unité de ce parti. Mais ceci ne doit pas occulter les difficultés qui restent à surmonter. Et elles sont nombreuses et ne dépendent pas seulement de la volonté des membres de ce parti.

Le mot qui titre ce billet est certainement à l’origine du mot rouina, utilisé communèment dans notre langue darija pour décrire une situation de désordre, d’absence de règles, d’incohérence… Après l’optimisme d’hier, l’impression d’aujourd’hui est celle d’être face à un champ de ruines…dans une véritable rouina, où tout est à reconstruire, sans que les architectes, les maçons, soient au rendez-vous!

Lorsque l’on regarde ce qui se passe sur la scène politique marocaine, on est en droit de se demander si l’action politique a encore véritablement un sens. Lorsque l’on nous dit que les partis ont décliné les portefeuilles à problèmes, tel que celui de l’éducation, lorsque l’on voit que la responsabilité gouvernementale est disjonctée par rapport à l’action sur le terrain, lorsque des budgets astronomiques sont alloués à des chantiers énormes sans que personne ne commente ni émette d’avis sur leur opportunité…

Lorsque l’on voit tout cela, on est tenté de considérer la décision prise, mais pas encore commentée à ma connaissance, de confier au cabinet d’audit KPMG le suivi et l’évaluation des projets lancés par le Roi, comme une décision tout à fait compréhensible. Evidemment on peut longuement glauser sur le fait de savoir si ce comportement est à l’origine ou est une conséquence de la faiblesse des partis et de la classe politique. Mais le résultat est le même: rouina!