Un dimanche après-midi, un couple dans une voiture, à la sortie d’une agglomération rurbaine… Inutile d’indiquer le lieu. Cela peut se passer dans n’importe quelle agglomération du pays. Des deux côtés de la rue-avenue-route, la même laideur : on dirait que quelqu’un (surtout pas l’appeler architecte) a réussi à décrocher le prix du bâtiment le plus laid. Il a tellement convaincu qu’on lui a délégué la tâche de meubler toutes nos agglomérations des mêmes façades, des mêmes caisses en briques. Il a réussi. Chapeau ! Les smasria (profession très courante équivalent à l’agent immobilier) appellent cela des sondouk pour usage logement et des Rido pour usage commerce. Comment quelqu’un qui serait parachuté dans ces zones d’urbanisation nouvelles pourrait reconnaître s’il se trouve à Tiznit, Targuist, Taza ou Chemmaaia ?
Enfin bref, passons et revenons à notre couple.
C’est veille de Aid et donc déploiement dense des Agents pour une surveillance accrue pour la sécurité routière. N’importe quel véhicule est donc suspect d’enfreindre le code de la route. Aux chauffeurs de prouver le contraire ou de s’entendre ! C’est veille de Aid et tout le monde sait que la pression augmente.
Justement. Notre couple se fait arrêter par deux gendarmes dont un avait caméra au poing à la sortie de l’agglomération sus-citée sans nom. Papiers. Quoi ? Infraction. Quoi ? Ecran de caméra : vitesse 70 au lieu de 60. Quoi ? 400 Dh ou permis confisqué. Quoi ? Nom du père. Quoi ?
Quelques longues dizaines de minutes plus tard, le chauffeur a consenti à payer les 400 Dh et a récupéré ses papiers. Pourtant un camionneur de passage avait bien suggéré aux deux parties de s’entendre, mais le chauffeur ne comprenait pas.
Connaissant le pression de la veille de Aid, le couple décide de ne pas bouger la voiture et d’observer avec quel zèle les deux gendarmes allaient poursuivre leur vigilance dans le but d’assurer la sécurité de nos routes.
Résultat, pendant trente minutes : aucune infraction n’a été enregistrée ! Miracle ! Et pourtant des excès de vitesse, il y en a eu. Des taxis en surcharge : il n’y avait que cela. Des camionnettes débordantes et aux pneus lisses, en quantité. Bref de quoi augmenter toutes les statistiques des accidents de la route dans la zone.
A bout de patience, nos deux gendarmes décident d’arrêter une camionnette, montent dedans et demandent au chauffeur, à haute voix, de les amener à un autre endroit…Un endroit où les infractions seraient plus faciles à verbaliser…
Bonne fête à tous! Et attention la route!