Après la défaite du 7 septembre (plusieurs dirigeants battus, baisse du nombre d’élus) et la déconfiture du 15 octobre (participation humiliante en nombre de portefeuilles réels, en budgets et en poids), le parti de l’USFP donnait des signes de fatigue évidents. Un communiqué du Bureau politique a essayé de corriger le tir en sortant des concepts ahurrissants tels que « la faute à un nouveau venu en politique » et « soutien critique » et en appelant à une évaluation de la situation qui devait s’achever avant la tenue du Conseil National, prévue avant la fin du mois de novembre (et qui n’est même pas encore programmée)!!!
Pendant ce temps là le gouvernement préparait sa loi de finances 2008 qu’il a fini par faire adopter en conseil de gouvernement sans qu’elle soulève la moindre objection de la part des ministres de ce parti.
Cette loi de finances dès son atterrissage en commission de la première Chambre, a par contre attiré l’attention de certains députés ittihadis, dont Khalid El Hariry, par les cadeaux fiscaux qui y étaient réservés aux grandes sociétés. Nous n’allons pas refaire ici le débat, dont s’est d’ailleurs emparé la presse dans une première du genre au Maroc, mais il faut signaler que grâce à la vigilance de ce député, l’identité politique et les engagements électoraux de l’USFP ont été rappelés et défendus au sein d’une coalition qui n’attend de ses membres que le vote discipliné. Dans son intervention en plénière d’hier, El Hariry a rappelé tout cela dans le détail, faisant preuve de compétence et de fidélité aux valeurs de son parti.
L’autre enseignement à tirer de cette embellie est que la vie politique marocaine que l’on dit morne et sans intérêt peut être animée et connaître des débats utiles à la société. Pour peu que les choses soient confiées aux profils appropriés.
Aux dernières nouvelles, le ministre des finances a proposé d’accepter les amendements présentés par le groupe USFP et élaborés par El Hariry en leur apportant quelques modifications. Objectif à moitié atteint donc!
Ceci démontre que le bon sens combiné à la persévérance finit par payer, alors que la veille, cédant à la situation créée par la sourde oreille du gouvernement et craignant pour son rôle de pacificateur des bouillonants, le chef du parti avait appelé le groupe à abandonner, un peu tôt, ses amendements et à voter le texte tel qu’il avait été présenté!!!