Soulagement…Les mines des responsables financiers retrouvent leur expression des grands jours.
L’Etat est arrivé, apportant ses garanties, les marchés se redressent et les bourses redécollent.
Mais qui a donc trouvé la parade ? Certainement pas l’administration Bush qui avec ses 700 milliards de $ n’avait pas réussi à arrêter les chutes.
Ce matin sur un ton solennel, Sarkozy déclarait : « La confiance doit être rétablie au plus vite…Dans les circonstances actuelles, seuls les Etats et les banques centrales ont les moyens d’agir pour y parvenir. » Avant d’annoncer le détail du plan, coordonné avec les autres puissances européennes et résumé comme suit : « L’engagement de l’Etat est considérable, de l’ordre de 360 milliards d’euros au total. Si on tient compte des différences de PNB, il est comparable à celui de l’Allemagne (400 milliards d’euros pour la garantie interbancaire et 80 milliards d’euros pour la recapitalisation) et du Royaume-Uni (318 milliards d’euros pour la garantie interbancaire et 64 milliards d’euros pour la recapitalisation). »
Répondant à une question de journaliste, il concluait : « Je veux refonder le capitalisme ! »
Commentant cette intervention de l’Etat dans l’économie de marché, l’économiste Elie Cohen du CNRS, déclare au Nouvelobs : « Ce plan reste une formidable avancée. Pour la première fois, les pays européens se sont réunis autour d’un leadership en la personne de Gordon Brown qui est à l’initiative de ce plan de sauvetage. Pour une fois, les politiques comprennent la crise et interviennent. D’ailleurs, il est très important de souligner que l’homme de la situation n’a été ni George W. Bush, ni Nicolas Sarkozy mais Gordon Brown.»
On en apprend des choses !
Au même moment le Prix Nobel de l’économie est attribué à Paul Krugman, économiste américain connu pour être critique à l’égard de la politique de Bush. Chroniqueur au New York Times, il avait signé le matin même un article intitulé « Gordon a bien fait ! ».
Dans cet article, on peut lire : « What we do know is that Mr. Brown has defined the character of the worldwide rescue effort, with other wealthy nations playing catch-up. The Brown government has shown itself willing to think clearly about the financial crisis, and act quickly on its conclusions. And this combination of clarity and decisiveness hasn’t been matched by any other Western government, least of all our own.”Avant de conclure: “Luckily for the world economy, however, Gordon Brown and his officials are making sense. And they may have shown us the way through this crisis.”