Génération généreuse

Lors d’un voyage familial à Rome, nous avons été servis dans un restaurant par une femme d’origine marocaine, professionnelle et sympathique. Au fil de la discussion, nous avons appris que son salaire était de 2000 € par mois, dont elle envoyait la moitié à sa mère à Casablanca.

Comme cette serveuse, plusieurs millions de MRE (Marocains Résidant à l’Étranger) travaillent dur pour aider leurs familles. L’Office des Changes du Maroc vient de communiquer que les transferts de fonds effectués par les MRE se sont élevés à 9,2 milliards de dirhams (MMDH) durant le mois de janvier 2024.
Est-ce une simple éclaircie financière ? Non. La même source rapporte que « les transferts de fonds effectués par les MRE se sont établis à près de 115,15 MMDH à fin décembre 2023. » Et cette source d’ajouter qu’il s’agit d’« une nette amélioration en comparaison avec les 110,72 MMDH atteints une année auparavant. »

A quoi sert cet argent transféré ? A l’investissement et donc à la croissance économique et à la création d’emplois ? La même source répond : « Environ 75% de ces transferts servent à soutenir les proches. Et environ 15% sont placés sur des comptes épargne. »

De quoi vivraient toutes ces familles sans cet argent qui vient irriguer notre économie à travers l’effort et le labeur accomplis ailleurs ?
Jusqu’à quand ces familles devront dépendre de ces transferts pour payer leur loyer, la nourriture et autres dépenses de la vie quotidienne ?

Et si les pays européens arrêtaient ces transferts, comme certains de leurs politiciens commencent déjà à le laisser entendre ? Sachant que ces fonds proviennent à 60% de ces pays (La France, l’Espagne et l’Italie), les envois provenant de l’Arabie saoudite et des États-Unis ne représentant que moins de 8%.

Demandez aux jeunes et même aux adultes autour de vous s’ils sont prêts à émigrer si l’occasion se présente. Vous connaissez la réponse et les familles ne s’y opposent pas.

Mais les partants d’aujourd’hui, sans doute avec la complicité des pays récipiendaires, continueront-ils à être aussi généreux que les actuels MRE envers leurs familles et leur pays ?