Un vers du poète andalous al-Rundi (1204-1285), me vient à l’esprit :
وأين قرطبةُ دار العلوم فكم * * * من عالم قد سما فيها له شأنُ
Il se demande en substance où est passée Cordoue la maison des savoirs qui a vu s’élever tant de savants en son sein.
Le rôle de Connect Institute n’a jamais été de durer éternellement. Mais plutôt d’amorcer une dynamique, un mouvement, donner l’exemple. L’essentiel est d’agir et d’apporter des preuves comme cela est mentionné dans le Coran : Sourate al-Baqara, verset 111 :
هَاتُوا بُرْهَانَكُمْ إِن كُنتُمْ صَادِقِينَ (Apportez votre preuve si vous êtes sincères).
Les preuves sont là ! En sondant un certain nombre de lauréats, j’ai eu le grand plaisir et la fierté de constater l’indiscutable transformation d’une grande majorité d’entre eux. En agissant sur deux plans.
1- Émanciper. Parce que les jeunes qui ne sortent pas de chez eux, qui ne se libèrent pas physiquement, ne peuvent pas se débarrasser des clichés et croyances qui les empêchent d’améliorer leur sort. Nos lauréats les plus assidus arrivent à emprunter le chemin de leur choix, à vivre la vie qu’ils ont décidé de vivre en toute autonomie. La grande majorité a quitté le lieu de résidence familial et seul un petit nombre est resté dans sa ville d’origine.
2- Épanouir. Parce que les passions sont étouffées, les initiatives sont brimées, les ambitions plafonnées, dictées par les entourages, le superficiel et le mimétisme, nous avons réussi à valoriser la culture comme un vecteur de libération. Presque la totalité de nos lauréats exerce dans des secteurs, comme la culture et la jeunesse, différents des domaines auxquels leurs études ou leur entourage les destinaient.
En observant le graphe ci-dessus, une image m’est venue à l’esprit, provenant d’un cours d’optique au lycée. Celle de la dispersion de la lumière blanche qui, en traversant un prisme, se décompose en une infinité de radiations.
Mais n’oublions pas. Depuis les débuts de Connect Institute, le déclin dans l’envie d’apprendre et de nourrir l’esprit a été laminée. Et le problème ne cesse de s’aggraver. Dans son discours devant le parlement le 5 février, le chef du gouvernement a établi un diagnostic catastrophique. Ma chronique #3 l’avait mentionné. Voici le lien de la vidéo (Cela vous prendra 1 min. 30 supplémentaire de votre temps.)