L’Université Ibnou Zohr d’Agadir compte actuellement plus de 120 000 étudiants.
La plupart de ces étudiants, soutenus par leurs familles, sont inscrits avec l’idée de décrocher un diplôme qui leur ouvrira essentiellement les portes de la fonction publique.
Ces jeunes passent les meilleures années de leur vie dans des bus bondés et aléatoires, dans des amphis surpeuplés et mal entretenus, face à des profs pour la plupart démotivés… Ils passent des nuits blanches à préparer des examens, ils se livrent à toutes les manœuvres pour obtenir de bonnes notes , …
Tout cela parce qu’ils pensent pouvoir s’assurer un certain statut social, garantir un salaire pour la vie et une retraite confortable, comme le veut le modèle de réussite qui s’est installé dans leur imagination…
Mais ces jeunes ne savent pas que la fonction publique se réduit. Ces jeunes ne savent peut-être pas que le nombre total d’emplois prévus dans la fonction publique est en baisse pour atteindre en 2018 le chiffre de 20 000 pour tout le Maroc.
Ces jeunes ignorent que les métiers de demain ne seront pas ceux d’hier. Ils sont victimes d’un système qui les formatent pour un monde qui n’existe plus…
Le boycott en cours de certains produits de consommation révèle peut-être un éveil des populations face à l’injustice. Mais y-a-t il injustice plus grave que celle qui conduit des centaines de milliers de jeunes sur des voies sans issue ?